L’Afrique des routes

 

Le principe de l’intervention et de la discussion portera sur l’exposition dont elle est  la commissaire : « L’Afrique des routes » au musée du quai Branly jusqu’au 12 novembre prochain.

Le concept s’appuie sur l’affirmation suivante : « L’Afrique a une histoire ». Ce point de vue, qui place l’Afrique au cœur du propos, s’articule autour de thématiques portant sur les échanges commerciaux, religieux, artistiques et intellectuels. Tant à l’intérieur du continent que vers l’extérieur, l’Afrique fut et reste un continent ouvert qui n’a jamais été replié sur lui-même. Cette approche ambitieuse –  et qui ne saurait être exhaustive –  a été réalisée en étroite collaboration avec Catherine Coquery- Vidrovitch, commissaire associée et directrice de la publication du catalogue, historienne de l’Afrique et professeur émérite de l’Université de Paris. L’Afrique, un continent sans Histoire ? Si les a priori ont la vie dure, les faits, eux, sont indéniables : les Africains n’ont jamais vécu dans l’isolement. Longtemps ignorés, les échanges panafricains et extra-africains ont pourtant débuté voici des millénaires, bien avant les indépendances, la colonisation et l’arrivée des premiers navires portugais au milieu du XVème siècle. En témoignent les sculptures, pièces d’orfèvrerie ou d’ivoire, peintures et autres objets présentés dans l’exposition L’Afrique des routes. Du cinquième millénaire avant notre ère à nos jours, celle-ci évoque ainsi les routes, fluviales, terrestres ou maritimes qui ont contribué à la circulation et aux contacts des hommes, des matériaux et des œuvres. Des chars gravés de l’Oued Djerat du Sahara aux porcelaines chinoises de Madagascar, des cultes et rituels candomblé d’Amérique du sud aux œuvres contemporaines métissées du Nigérian Yinka Shonibare, c’est le portrait d’un continent au cœur de l’histoire globale qui est ici dressé.